La manifestation fantôme

lors du fiasco de la Fête des Lumières 2004



En 2004, Claire Peillod était directrice de la Fête des Lumières ; elle avait choisi comme thème pour cette édition "La Nature".  Avec l'appui des commerçants de St Jean, je lui ai proposé une projection, place du Change, devant le temple protestant.  Je venais de réaliser une mise en images d'une chanson de François Béranger sur le thème de l'eau, Chanson pour Elle.
Comme cela était un peu court, j'ajoutais la projection du concert de Jean Michel Jarre en 1986, projection qui n'avait jamais été montrée au grand public.


Après l'accord de Claire Peillod en septembre 2004, je remplis donc la demande d'occupation de l'espace public en 11 exemplaires et la transmis aux services concernés.
Fin novembre 2004, j'ai eu la désagréable surprise de constater, que la manifestation Place du Change n'était pas signalée dans le programme de la Fête des Lumière (contrairement à ce que C. Peillod m'avait écrit). J'entrepris donc de signaler, moi-même, la manifestation à tous les organes de Presse de la région lyonnaise (courrier + affiches + CD-Rom). Le jour de l'installation, j'ai pu constater que les services de la Ville avaient lu mes 11 exemplaires de demande d'occupation de l'espace public avec la plus grande attention, car ils avaient également autorisé l'implantation d'un manège à quelques mètres de l'écran.
Vu l'emplacement, place du Change lors de la Fête des Lumières, ce sont environ 400 000 personnes qui ont vu la projection. Pourtant à lire le Progrès, cette manifestation n'a pas existé.


Il y avait 17 manifestions sur les 4 jours  et dans chaque arrondissement, des manifestions seulement le jour du 8 décembre. En terme de fréquentation, la projection de la Place du Change a du arriver en 4è ou 5è position, tout en étant totalement occultée par la Presse et les médias.
Parmi les fiascos figure en très bonne place "Arbre d'ombre", une projection 3D sur la Cathédrale Saint Jean.

Cette manifestation était une projection vidéo (analogique) en 3D (lunettes obligatoires) sur toute la façade de la Cathédrale. Quand on a un tout petit peu de connaissances en la matière, on sait très bien qu'une telle projection est impossible en raison de la trop faible puissance de la vidéo. Mais les "Pro" de la com. d'EDF ont sponsorisé cette manifestation, où l'on ne voyait rien, à hauteur de 70 000 euros (voir article au-dessus). Mais EDF n'en était pas à son premier coup d'essai en la matière, comme je leur ai rappelé dans ce courrier :
Je ne connais pas vos critères qui déterminent à apporter votre soutien à telle ou telle manifestation artistique. En tous les cas, si vous n’êtes pas des spécialistes de la projection d’images, vous feriez bien de demander conseil avant de donner de l’argent, même si cette somme ne va pas mettre EDF en déficit. Soutenir une projection où l’on ne voit rien, ce n’est pas flatteur pour le fournisseur national d’électricité. Le pire c’est que vous n'en êtes pas à votre premier coup d’essai -raté-.
    Il y a de cela au moins une dizaine d’années, vous avez fait une projection sur la Tour EDF, dédiée à la gloire d’EDF et de la fée électricité. Ce fut un fiasco total car vous aviez oublié que les vitres noires de l’immeuble ne réfléchissent pas la lumière.

Pourtant le Futuroscope diffuse, au Solido, des projections numériques en 3D, sur un très grand écran voûte et cela, depuis les années 80. Il s'agit d'images numériques de synthèse, exactement la tarte à la crème que la Presse nous sert en ce moment,  comme l'innovation du 21è siècle. Le "News réchauffé", voilà une grande source d'inspiration pour les journalistes ! Le numérique (quand il s'agit d'images numériques et non numérisées) présente l'avantage, par rapport à l'argentique, de supprimer le point focal. Une prise de vue en 3D est réalisée avec 2 objectifs de prise de vue, espacés de quelques centimètres. A une distance située entre 8 et 13 mètres (en fonction de la focale utilisée) les 2 images se rejoignent, c'est le point focal, où l'effet de relief disparait, car on passe à nouveau en 2D. Avec le numérique on peut décaler les images sur toute la profondeur de champ, et donc obtenir un effet 3D sur tout le champ. Donc, les projections 3D sur les bâtiments, c'est possible avec des images de synthèse et des projecteurs appropriés. 
La projection place du Change n'était peut être pas exceptionnelle, mais par rapport aux autres cette année là, c'était un chef d'œuvre qui n'a pas coûté un centime au contribuable lyonnais.

L'appel d'offres de la Fête des Lumières 2005

 En 2005, en collaboration avec 2 sociétés de la région, j'ai participé à l'appel d'offres de l'édition 2005 de la Fête des Lumières. Les projets sont rangés dans des Lots, localisés dans des endroits précis + 1 projet libre où le soumettant choisit lui-même le lieu. A chaque Lot correspond une enveloppe budgétaire à ne pas dépasser et un cahier des charges à respecter.
Nous avions choisi le Lot libre. Le projet consistait, grâce à des projecteurs de grande puissance, situé en haut des immeubles, de projeter des images de tableaux d'artistes locaux, sur les bassins, Place de la République. Avec les jets d'eau, fonctionnant en intermitance, cela aurait provoqué une animation des images. Ces projections en plongée, nécessitent une correction de parallaxe qu'on maîtrise parfaitement avec la numérisation. Ce projet ne fut pas retenu, il lui fut préféré un autre, qui consistait à faire échapper de la vapeur d'eau des bouches de métro. Projet tellement original et innovant, qu'il ne fut diffusé que le premier jour de la Fête des Lumières, visiblement on ne voulait pas battre les records de nullité de l'année précédente.
Que les projets, dont j'étais le réalisateur artistique, ne soient pas retenus, était quelque chose de tout à fait normal ; ce qui le fut moins, c'est ce qui s'est passé sur le lot N°1, place des Terreaux. Mi-juillet, lorsque les résultats de l'appel d'offres furent publiés, la décision concernant le lot n°1 était celle-ci : aucun projet n'était retenu parce que ceux présentés manquaient d'envergure. Un nouvel appel d'offre sur le lot N°1 était lancé. 2 jours après, le promu était désigné ! Même Spidermann, à côté, c'est un omnibus ; en fait une société avait présenté un projet hors budget (140 000 € pour terminer à un projet à 320 000 € !), et ne respectant pas le cahier des charges, qui veut que les manifestations se déroulent en continu. Sans juger de la qualité artistique du projet (à 320 000 euros on peut quand même faire quelque chose de bien), il faut bien constater que la procédure des appels d'offres n'a pas été respectée.

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