L’acuité et le pouvoir séparateur de l’œil
L’acuité
visuelle est égale à 1 minute d’angle (=1/60è de degré), cela
correspond aux fameux 10/10è des tests de vue. En mesurant ainsi on
tient compte de 2 paramètres :
La surface de l’objet
La distance de l’œil à l’objet.
Nous
nous attacherons ici uniquement à l’image sur un écran ou un
téléviseur. Une image est constituée de points, appelés le plus souvent
pixels. Pour voir une image nette sur un écran, il faut que
l’écart entre 2 pixels soit de moins d’une minute d’angle. En haute
définition, la base de l’image est de 1 920 pixels. Si on a une
télévision d’un mètre de large, qu’on la regarde à une distance de 2,50
mètres, l’angle de vision pour chaque œil sera égal à : cotangente
2,5:0,5 = cotg. 5 soit environ 11°, soit pour les 2 yeux un angle de
vision de 22° ; c’est-à-dire 22 x 60 = 1 320 minutes d’angle (la
distance de 2,5 mètres est en fait la bissectrice du triangle isocèle
formé par l'angle de vision).
L’obturation en vidéo, comme au cinéma, réduit la définition des
images, certains parlent de moitié ; mais le nombre de pixels reste le
même. Dans cette configuration (et certains ont de plus petites
télévisions, ou la regardent de plus loin) on a beaucoup plus de pixels
à la base de l’écran (1 920) qu’on a de minutes d’angle et donc,
l’écart entre 2 pixels sera invisible par le spectateur. Augmenter le
nombre de pixels, proposer des télévisions 4 k avec 3 840 pixels à
la base de l’écran du téléviseur est donc sans intérêt, même si le
téléviseur fait 2 mètres de large.
Il en va tout
autrement au cinéma. Le premier rang de sièges, dans les salles de
cinéma classiques (hors Imax, Omnimax..) doit avoir au minimum un recul
par rapport à l’écran de 0,6 fois la largeur de celui-ci. En projection
2 K, on a à la base une image à 2 048 pixels. Sur un écran de 10
mètres de large, le premier rang peut être à 6 mètres de l’écran. Cela
correspond à un angle de vision de 80°, soit 4 800 minutes.
L’écart entre 2 pixels est donc très nettement supérieur à une minute
d’angle. Au cinéma, dans de grandes salles, la projection 4 K a donc
tout son intérêt.
Pour la projection de
diapositives, il n’y a pas d’obturation et donc pas de perte de
définition. Toutefois la définition d’objectifs haut de gamme ne peut
être entièrement restituée en raison du grain du film. Pour la
projection de diapositives 6x6 sur des écrans translucides de 7 x 7
mètres, comme dans le spectacle “Lyon Ville Lumières” on aura des
spectateurs situés entre 3 mètres et 7 mètres de chaque écran. À 3
mètres, cela fait un angle de vision de 99°, soit 5 940 minutes
d’angle. Une diapo 6x6 projetée c’est environ 75 millions de
pixels, ce qui fait 8 366 pixels à la base de l’écran. Bien que le
spectateur soit très près de l’écran, il verra une image absolument
nette, condition essentielle pour qu’il ait l’impression de pouvoir
rentrer dedans.